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8 décembre 2011

Reportage

Reportage : Le rat marseillais prend ses quartiers.

Quand la cohabitation devient ingérable…

 

A l’aube de devenir capitale Européenne de la culture, Marseille doit encore se débarrasser de ses vieux démons. Avec le taux de pollution atmosphérique le plus élevé de France, la cité phocéenne reste la ville la plus sale. Due à cette insalubrité, et aux différentes épidémies de peste qui ont ravagé Marseille, la dernière en 1720, les habitants de la ville cohabitent avec de petits envahisseurs.

C'est à la tombée de la nuit qu'ils apparaissent, lorsque les rues sont vides. On peut alors les apercevoir prendre possession des lieux et défiler en bande le long des trottoirs. Les rats sont devenus partie intégrante de la vie des Marseillais. Selon Danielle, retraitée qui habite à Noailles, quartier particulièrement touché, « les rats gros comme des chats, ne détalent plus à la vue des passants ». Beaucoup moins farouche qu’auparavant, ils s’imposent et font partie du cadre nocturne de la ville. A l’heure actuelle, on compte neuf millions de rats à Marseille, soit dix rats par habitant.

Cette prolifération a été accélérée par les nombreuses grèves des éboueurs, par les travaux souterrains qui obligent les rats à remonter en surface, mais aussi par la chaleur des étés marseillais. S’en suit une augmentation des demandes de dératisation de 20% depuis octobre 2010, que ce soit pour des commerces (restaurants, épiceries..) mais aussi pour des appartements, car les rats n’hésitent plus à s’inviter à domicile. Hervé 53 ans, dératiseur, nous explique que « c’est un animal qui se multiplie très vite, et qui peut s’auto-immuniser face à un répulsif en seulement quelques générations. C’est donc un rongeur difficile à éradiquer à grande échelle ». Au-delà de leur robustesse et de de leur rapide adaptation, le rat est synonyme d’épidémies et de maladies pour bon nombre de marseillais. Certains s’inquiètent pour leur santé, comme Malik, restaurateur qui voit souvent des rats défiler dans la cuisine de son établissement. « Malgré les pièges que je pose, ils sont toujours là. Je ne sais pas si cela peut être dangereux pour mes clients. » Il est vrai que le rat gris (ou rat d’égout) peut être porteur de diverses maladies comme la salmonellose, la leptospirose, le typhus, la trichinose, ou encore la méningite. La peste, elle, est transmise par les puces qui contaminent les rats. Mais ces maladies sont rares et peuvent être transmise qu’en cas de morsure directe.

Cependant, la présence de rats est indispensable dans une grande ville. « Sans eux, les égouts déborderaient de déchets » affirme Lionel, éboueur de Marseille. C’est en grignotant le contenu des poubelles publiques et de toute denrée à leur portée que ces rongeurs assurent une réduction du volume des ordures. On ne peut donc pas les éradiquer totalement, mais en limiter leur nombre.

Sur demande téléphonique, la mairie propose des dératisations. Une équipe intervient le jour même pour dératiser un logement ou un immeuble. « Nous pratiquons également des dératisations globales dans des quartiers entiers. De plus, tous les égouts de Marseille sont traités ». La mairie de Marseille effectue environ 1500 dératisations et assure le ramassage de 2200 animaux morts chaque année.

 

                                                                                          Léa Jurado

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