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8 décembre 2011

Article tête, encadré, billet d'humeur

 

 

Intouchable : Un handicapé, un noir, la stigmatisation, le compte est bon !

Le nouveau film d’Olivier Nakache et Eric Toledano qui traite de l’handicap et du racisme, a déjà fait plus de 10 millions d’entrées. On parle d’un phénomène de société, retour sur les recettes de ce succès.

 

 

« Pas de bras, pas de chocolat », le ton est donné. Les deux réalisateurs osent aborder le film avec humour et sarcasme alors que le handicap est encore aujourd’hui un sujet sensible (voir encadré). Les gens sont-ils prêts à se moquer d’un handicapé comme un se moque d’un écervelé?

Pourtant, dans les salles combles, les éclats de rires sont présents du début à la fin.

Le film tiré d’une histoire vraie, enjolive et brode la vie trépidante d’un invalide, totalement dépendant d’autrui.

La recette est simple, un noir, un handicapé, des sujets d’actualité (racisme, handicap, homosexualité) ainsi que nombreux clichés. Ajouter à cela des dialogues crus et francs, succès assuré.

Le film est donc à la portée de tout le monde, accessible aux 7-77ans. Plus qu’une comédie, il retrace l’histoire de deux personnalités qui n’auraient jamais dues se rencontrer : Driss, jeune banlieusard, se voit pris d’affection pour Philipe, quinquagénaire handicapé et fortuné.

Du rire aux larmes, de la sensibilisation à l’indignation, autant d’émotions partagées qui relance une question de société.

Léa Jurado

 

 

 

 Encadré:

 La vraie vie d’un handicapé : Pas aussi rose que celle de François Cluzet

Alors que le film retrace la vie d’un handicapé fortuné, apte à pratiquer beaucoup d’activités, très entouré, comment vit-ont réellement lorsqu’on est paralysé ?

 

 

Cinq millions de personnes handicapées en

France, plus de deux millions de personnes à

mobilité réduite... et trente ans à rattraper pour

combler le manque d'adaptation de la société.

Voilà où en est la réalité. Bien loin de celle de

François Cluzet qui perché très haut sur son

beau parapente ne fait que survoler la question.

Nombreux sont les vrais handicapés à avoir vu le

film. Et, logiquement, ils se lamentent  sur

l’accessibilité quasi impossible dans un cinéma : «Pas

de caisse à hauteur, accueil très souvent

discriminatoire, emplacements obligatoires dans la

salle avec souvent un visionnage du film au premier

rang.»

 

 

 

 Billet d’humeur

 

Pas de bras… tant pis pour toi !

 

Le film intouchable qui s’apparente à un joli conte de fées, nous dresse le portrait d’un handicapé pas comme les autres. Celui là, richissime aristocrate possède un fauteuil roulant high tech, monte dans des voitures de luxes, pratique le parapente, et fume des pétards.

Les réalisateurs O. Nakache et E. Toledano, très engagés, dépeignent ici un tableau plutôt minimaliste. Alors qu’on nous ressasse que « l’argent ne fait pas le bonheur », notons que dans ce cas présent, il est tout de même indispensable à ce cher Philippe. Tout est pensé et agencé pour écarter certains réels problèmes.

Mais attention aux illusions quand on sait que plus de 20 % des personnes vivant à domicile déclarent au moins une incapacité et 10 % indiquent une limitation de leurs activités.

Autant vous dire que dans la réalité, si tu es handicapé et non friqué, cela peut s’avérer plus compliqué.

 

Léa Jurado

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 décembre 2011

Reportage

Reportage : Le rat marseillais prend ses quartiers.

Quand la cohabitation devient ingérable…

 

A l’aube de devenir capitale Européenne de la culture, Marseille doit encore se débarrasser de ses vieux démons. Avec le taux de pollution atmosphérique le plus élevé de France, la cité phocéenne reste la ville la plus sale. Due à cette insalubrité, et aux différentes épidémies de peste qui ont ravagé Marseille, la dernière en 1720, les habitants de la ville cohabitent avec de petits envahisseurs.

C'est à la tombée de la nuit qu'ils apparaissent, lorsque les rues sont vides. On peut alors les apercevoir prendre possession des lieux et défiler en bande le long des trottoirs. Les rats sont devenus partie intégrante de la vie des Marseillais. Selon Danielle, retraitée qui habite à Noailles, quartier particulièrement touché, « les rats gros comme des chats, ne détalent plus à la vue des passants ». Beaucoup moins farouche qu’auparavant, ils s’imposent et font partie du cadre nocturne de la ville. A l’heure actuelle, on compte neuf millions de rats à Marseille, soit dix rats par habitant.

Cette prolifération a été accélérée par les nombreuses grèves des éboueurs, par les travaux souterrains qui obligent les rats à remonter en surface, mais aussi par la chaleur des étés marseillais. S’en suit une augmentation des demandes de dératisation de 20% depuis octobre 2010, que ce soit pour des commerces (restaurants, épiceries..) mais aussi pour des appartements, car les rats n’hésitent plus à s’inviter à domicile. Hervé 53 ans, dératiseur, nous explique que « c’est un animal qui se multiplie très vite, et qui peut s’auto-immuniser face à un répulsif en seulement quelques générations. C’est donc un rongeur difficile à éradiquer à grande échelle ». Au-delà de leur robustesse et de de leur rapide adaptation, le rat est synonyme d’épidémies et de maladies pour bon nombre de marseillais. Certains s’inquiètent pour leur santé, comme Malik, restaurateur qui voit souvent des rats défiler dans la cuisine de son établissement. « Malgré les pièges que je pose, ils sont toujours là. Je ne sais pas si cela peut être dangereux pour mes clients. » Il est vrai que le rat gris (ou rat d’égout) peut être porteur de diverses maladies comme la salmonellose, la leptospirose, le typhus, la trichinose, ou encore la méningite. La peste, elle, est transmise par les puces qui contaminent les rats. Mais ces maladies sont rares et peuvent être transmise qu’en cas de morsure directe.

Cependant, la présence de rats est indispensable dans une grande ville. « Sans eux, les égouts déborderaient de déchets » affirme Lionel, éboueur de Marseille. C’est en grignotant le contenu des poubelles publiques et de toute denrée à leur portée que ces rongeurs assurent une réduction du volume des ordures. On ne peut donc pas les éradiquer totalement, mais en limiter leur nombre.

Sur demande téléphonique, la mairie propose des dératisations. Une équipe intervient le jour même pour dératiser un logement ou un immeuble. « Nous pratiquons également des dératisations globales dans des quartiers entiers. De plus, tous les égouts de Marseille sont traités ». La mairie de Marseille effectue environ 1500 dératisations et assure le ramassage de 2200 animaux morts chaque année.

 

                                                                                          Léa Jurado

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8 décembre 2011

Article

Marseille : Face à la délinquance, un sentiment d’impuissance.

Alors que les habitants se sentent de moins en moins en sécurité, certains n’hésitent pas à faire justice eux même. Une mamie armée, une milice organisée, comment la ville gère t-elle la violence ?

 

L’insécurité, un sujet très sensible pour les Marseillais. Petits couteaux, bombes lacrymogènes sont devenus des outils indispensables pour tout bon citoyen qui souhaite arpenter les rues marseillaises. Un kit de survie pour certain, un moyen de se rassurer pour d’autres. Lorsque la nuit tombe sur la cité phocéenne, tout le monde le sait, mieux vaut ne pas trainer.

 

En effet, la délinquance est telle à Marseille que les vols avec violence ont augmentés de 23% depuis 2010, les vols à main armée, eux, grimpent de 40%. Le trafic d’arme est en constante hausse (voir encadré), et le sentiment d’insécurité touche de plus en plus d’habitants. Malgré l’arrivé d’un nouveau préfet de police, Alain Gardère (le 3e en 2ans) et la mise en place de nouvelles stratégies contre le crime, nombreux sont les marseillais qui pensent que la police n’est pas assez présente. Carole, 25ans, résidente du quartier Noailles, se lamente : « la police ne peut pas être partout à la fois, je rentre du travail tard le soir, c’est pourquoi je me suis acheté une petite bombe lacrymogène ».

De nouveaux moyens sont mis en place par les commerçants de nuit afin de protéger leur clientèle, comme le Passe-temps, discothèque située sur le vieux port, qui propose à ses clients de se faire raccompagner à la station de taxi la plus proche ou directement à leur véhicules, par des responsables de la sécurité.

Depuis quelques années, dans le quartier de l’Opéra, ont peut apercevoir des hommes spécialement embauchés par plusieurs commerçants pour assurer la sécurité dans cette zone qualifiée de « haute-tension ». L’un d’eux, Tom, 48ans explique que « cette surveillance supplémentaire est indispensable face aux délinquants en constante recherche de nouvelles proies ». Vol de sacs à mains, de téléphones portables, de carte bancaire près des distributeurs automatiques, la liste continue de s’allonger de jour en jour.

 

Face à cette situation alarmante, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, répond par un renfort du nombre de policier à Marseille. « 51 seront en poste dès le 1er septembre, 52 autres arriveront d'ici la fin du mois ».

Coté finance, le gouvernement rallonge le budget des services de police de 267000€.

Autre solution, l’augmentation du nombre de centres pénitenciers pour les jeunes délinquants, 80000 milles places devraient voir le jour en France d’ici 2017.

 

Dans cette cacophonie médiatique, politiques, autorités, juges se renvoient la balle, et chacun accuse l’autre. Mais quelles sont les causes réelles de cette expansion de la délinquance à Marseille ? Pour certain, les sanctions judiciaires ne sont pas assez sévères et profitent ainsi aux multirécidivistes. Pour d’autres, c’est l’éducation nationale qui est remise en cause. On évoque également le manque d’effectif dans les services de police, ou encore le taux de chômage qui ne cesse de croitre.

                                                                                                             

                                                                                                           Léa Jurado

 

 

 

 

 

 

 

8 décembre 2011

Billet d'humeur

Délinquance : Restons entier, vivons cachés !

Braquages, trafic de drogue, vols, agression se multiplient à Marseille. Opération survie lancée !

 

Alors que la délinquance marseillaise ne cesse de progresser (voir article n° précédent, Marseille : face à la délinquance un sentiment d’impuissance), beaucoup de concernés accusent et dénoncent, mais peu se mobilisent. Cela fait des années que la question « d’insécurité » fait beaucoup jazzer dans tous les médias : oui on a tous vu un reportage choc sur la délinquance marseillaise. Mais depuis quelques temps, on la remarque, on s’y confronte, et y croit. Certains habitants marseillais résument « c’est la crise, les gens ont faim, c’est la guerre ».

Alors pendant que les politiques, la police et la justice cherche un coupable et se renvoient la balle, les habitants décident de se faire justice eux-mêmes. Bombes lacrymogènes, caméra de surveillance, cours d’arts martiaux, et même arme blanche, le gentil petit marseillais s’équipe pour faire face à la fameuse kalachnikov. Et oui, désormais on est prêts à tuer pour des crevettes surgelées.

Du point de vue féminin, l’affaire se corse. Dans la rue, si vous ne répondez pas au classique « salut, tié charmante », le compliment se transforme vite en injure.

 

La nuit, on presse le pas, on baisse la tête, on change de trottoir. Les plus intimidés choisissent de ne pas sortir par ce que « dehors ça craint ». Chez les plus aventureux, de nouveaux comportements instinctifs apparaissent. Ils serrent très fort le sac à main ou la serviette, gardent la main dans la poche, prêts à dégainer un trousseau de clefs, ou tout autre petit objet pointu.

 

Que fait la police, la justice, les politiques ? Tout ce petit monde à l’air bien dépassé. On les comprend, la question est sensible, et il y a de quoi faire. L’éducation est aussi en haut de la liste des responsables dans la délinquance marseillaise. La faute aux parents laxistes, découragés, trop surmenés. Alors s’il vous plait, surveillez vos enfants. Et non, on ne les mets pas dans le sèche-linge quand ils sont méchants.

 

Léa Jurado

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